A la découverte du GreenIT

Le digital a pris une place prépondérante dans nos vies. Cette tendance de fond est renforcée par l’émergence du travail hybride. Mais surtout, la pandémie, avec le distanciel, a digitalisé des pans entiers de nos sociétés. Il est vrai que la digitalisation apporte de nombreux bénéfices appréciables. Le monde entier est dorénavant à portée de clic, l’accès au savoir devient presque illimité… Nous n’avons plus besoin de nous déplacer dans de nombreux cas. Un simple ordinateur, une tablette ou un smartphone suffisent.

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Néanmoins, si confortables soient ces avancées, elles ont de réels impacts sur l’environnement. Impacts d’autant plus importants qu’ils sont peu perceptibles, le digital étant par essence immatériel. Quelles bonnes pratiques peut-on adopter dans sa vie quotidienne comme dans son organisation toute entière ? Qu’est-ce que l’informatique durable, également appelé Green IT ? Penchons-nous sur ce sujet qui prend de plus en plus d’importance

Les chiffres clés de l’impact de l’informatique sur l’environnement

Nous l’avons vu, le digital, par son aspect immatériel, semble permettre un usage illimité. Mais aussi un usage dénué de toute pollution. Il est vrai que l’impact d’un smartphone est moins directement visible qu’une voiture. Pourtant, l’utilisation des technologies n’est pas sans conséquences, comme nous allons le voir. L’idée ici n’est évidemment pas d’effrayer, ni de lutter contre le digital, nous comptons parmi ces acteurs. Simplement, tout au long de cet article, nous souhaitons participer à une prise de conscience collective. Nous voulons favoriser l’émergence de bonnes pratiques, afin de développer une utilisation du digital raisonnée.

Abordons les chiffres constituant l’état des lieux. Ils proviennent notamment du rapport de l’étude « Empreinte environnementale du numérique mondial », établi par GreenIT.fr.

Reprenons d’abord les bases de la conception des équipements digitaux. Un smartphone se compose d’environ 70 matériaux différents, dont une cinquantaine de métaux. On compte parmi eux des métaux rares qui nécessiteront beaucoup de traitements avant d’être effectivement opérationnels dans votre téléphone. C’est ainsi que 180 étapes sont nécessaires pour la production de composants électroniques. Le parallèle peut se faire avec tous les autres équipements électroniques.

Comment cela se traduit-il ? Pas moins de 800 kilos de matériaux sont nécessaires pour produire un ordinateur de deux kilos. Pour une box internet, 500 kilogrammes de matières premières ont servi à sa fabrication. Derrière ces chiffres se cache une réalité : jusqu’à 84% de l’impact environnemental des appareils électroniques proviennent de leur fabrication. Ainsi, les conséquences de notre utilisation finale restent plus modérées.

L’utilisation finale, justement. En France, 13% de la consommation totale d’électricité vient de l’usage informatique. Le digital compte pour 5% des émissions de dioxyde de carbone.

Or ce sont principalement sur ces 13% d’électricité que nous pouvons aujourd’hui directement influer, en adoptant des gestes en faveur d’une informatique durable, ou Green IT.

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Qu’est-ce que le Green IT, ou informatique durable ?

Le Green IT, ou « éco-TIC » officiellement en français, désigne l’ensemble des techniques, de la conception à l’utilisation finale, permettant de limiter l’impact d’un outil digital. Cela concerne aussi bien ce que l’on pourrait appeler le support -ordinateur, tablette, smartphone, télévision- que les solutions 100% digitales (sites, logiciels,…) et l’utilisation finale que l’on en fait.

L’émergence de cette informatique « durable » s’est développée en deux temps. Elle reste néanmoins relativement récente en comparaison avec la notion globale de développement durable.

Tout d’abord, il nous faut revenir aux années 90. Les ordinateurs se démocratisaient à mesure qu’ils devenaient de plus en plus compacts et abordables. Dans le même temps, en 1992, l’EPA, Environmental Protection Agency, a lancé conjointement avec le gouvernement fédéral américain le programme Energy Star. Vous avez d’ailleurs sans doute déjà croisé son logo bleu. Ce programme, décliné en label, a pour but de favoriser la production de matériels qui auront une faible consommation d’électricité, luttant ainsi contre l’émission de gaz à effet de serre. Bien que global, allant de l’électroménager aux bâtiments entiers, les fabricants de matériels informatiques ont très vite adopté ce label.

Ce label Energy Start est d’une certaine manière le point de départ de ce que l’on connait aujourd’hui sous le nom de Green IT. Aujourd’hui, la Commission Européenne est également un partenaire actif d’Energy Star. Le fruit de cette collaboration a été notamment la mise en place la norme Energy Star 5.0 Display, concernant les écrans à basse consommation, en 2009. L’objectif est de réduire de 9 TWh la consommation globale des moniteurs.

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Une économie digitale plus verte… et plus encadrée

D’un aspect d’abord strictement technique, le Green IT s’est généralisé pour toucher également les usages que l’on peut faire des nouvelles technologies. D’une certaine manière, les normes ISO 14001, dont nous vous parlions dans notre article sur la mesure de la durabilité, ou les certificats EMAS en sont des conséquences indirectes : réduire l’impact global de son organisation sur l’environnement. Y compris à travers son utilisation du digital.

Cette prise de conscience est d’autant plus importante que le nombre d’appareils connectés, de data collectées puis traitées, et l’usage d’intelligence artificielle explosent.

En France, ce courant est notamment porté par l’association Green IT. Cette communauté des acteurs du « numérique responsable » a été un fer de lance pour la partie technologique de la loi AGEC, ou antigaspillage pour une économie circulaire. Grâce à cette loi, entrée en vigueur le 1er janvier 2021, les constructeurs d’équipements électroniques sont obligés d’indiquer l’indice de réparabilité de leurs produits.

Petits gestes, grands impacts pour une informatique durable

Avec ces prises de conscience, des bonnes pratiques concrètes et chiffrées ont émergées. Elles consistent essentiellement à réduire l’empreinte énergétique de notre utilisation du digital. L’Agence Internationale de l’Energie l’a d’ailleurs démontré dans un rapport paru en 2014, et qui fait encore à l’heure actuelle autorité : optimiser l’utilisation de ses appareils informatiques permet de réduire de 60% la consommation d’électricité due à l’informatique.

Nous vous glissons quelques conseils.

Ne pas laisser d’appareils en veille

Balayons une idée reçue, un appareil en veille n’est pas un appareil qui ne consomme pas, ou peu. Bien au contraire. Un ordinateur en veille, par exemple, continue d’être relié au réseau. Or cette connexion maintenue en permanence représente jusqu’à 80% de la consommation électrique d’un appareil. Lorsque vous n’utilisez plus votre ordinateur, éteignez-le. Vous ferez des économies, et un geste pour la planète. Idem pour votre box internet, ayez le réflexe de la couper lorsque vous êtes absent.

Se mettre au vert en passant au noir

Chose que l’on ne soupçonne pas forcément, mais que nous appliquons chez Speexx avec notre plateforme majoritairement sombre, le noir permet à un écran de ne pas consommer d’électricité, les pixels n’étant pas « allumés ». Plus un écran affichera de noir, plus sa consommation sera réduite. Dans la même veine, le groupe Atos, fournisseur de solutions cloud mondialement connu,  impose l’usage du noir pour ses présentations afin de réduire son impact énergétique. C’est certes un petit geste, mais qui est significatif à grande échelle. D’autant que le mode sombre permet également de reposer les yeux, qui ne se trouvent pas sollicités par une lumière trop agressive.

Optimiser son serveur

L’utilisation et l’accumulation de données explosent avec la transformation digitale. On a de plus en plus besoin de puissance de calcul, mais aussi de stockage. Pourtant, les différentes études spécialisées montrent que nos serveurs sont en définitives majoritairement utilisés entre 6 et 20% de leur capacité de stockage. Or un serveur, même à vide, consomme de l’énergie en fonction de ses capacités totales. Vous pouvez donc auditer vos serveurs et méthodes de stockage afin de voir si vos solutions sont bien adaptées à vos besoin… et efficients en termes de consommation.

Le vieux n’est pas l’ennemi du bien

On l’a déjà vu, la grande majorité de l’impact du digital vient de la fabrication des différents équipements informatiques. Cela est renforcé par le fait que seuls 45% des déchets électroniques sont collectés dans les grands pays occidentaux. Nous remisons bien souvent nos anciens téléphones ou ordinateurs au fond d’un placard, alors même qu’ils pourraient être au moins en partie recyclés, selon Green IT France.

Allonger la durée de vie

Cette organisation, dans son rapport Empreinte environnementale du numérique mondial, préconise alors deux choses. D’une part un allongement de la durée du cycle d’utilisation des équipements. Un ordinateur pouvant en effet être utilisé entre 5 et 7 ans. Il ne s’agit pas là, évidemment, de conserver à l’extrême un matériel pouvant être rendu obsolète face à des logiciels plus gourmands en performances requises, mais de rationaliser davantage notre consommation d’équipement. Un smartphone, par exemple, peut tout à fait être efficace pendant plusieurs années sans être obsolète. Ceci est d’autant plus facile aujourd’hui que des solutions de reconditionnement comme BackMarket en France ont émergé.

Favoriser le recyclage

L’autre préconisation serait de développer les solutions de recyclage. Que ce dernier soit communément adopté par les possesseurs d’équipements, mais également que tout l’écosystème digital mettent en place des solutions pratiques de recyclage ou de reconditionnement. Green IT propose à ce titre de renforcer la directive européenne Waste of Electrical and Electronics Equipements (WEEE) avec un nouveau volet « réemploi », sortant ainsi de la focalisation sur la gestion de la pollution « aval » de l’électronique.

En résumé, c’est à chacun, de manière aussi bien individuelle que collective, d’adopter des bonnes pratiques afin de limiter l’impact digital de son activité, et favoriser le « Green IT ». En entreprise, vous accroîtrez votre RSE, mais ferez également des économies.

Si vous voulez en savoir davantage sur les méthodes RH de gestion durable de votre organisation, nous vous recommandons ce livre blanc.

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