La formation pour survivre en eaux troubles

Grande démission, phénomène de quiet quitting, poursuite de l’hybridation du travail, entrée sur le marché du travail d’une nouvelle génération porteuse de nouvelles attentes… De grands changements viennent faire tanguer le monde du management… Et parallèlement renforcer l’importance de la formation en entreprise.

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Grande démission, quiet quitting… qu’est-ce que c’est ?

Pour commencer, abordons les différents phénomènes en présence :

La Grande démission

Ce phénomène, apparu l’an dernier aux Etats-Unis se traduit par un chiffre évocateur : 50 millions de personnes ont démissionné en 2021, dans le pays de l’Oncle Sam. La France n’est, à ce niveau, pas en reste, bien que cet état de fait n’a été visible que cette année. D’après les chiffres de la Dares, plus de 520.000 personnes ont démissionné au premier trimestre 2022, dont près de 470.000 CDI. Deux fois plus qu’en 2020. Il fallait remonter à 2008 pour trouver de tels chiffres, au beau milieu de la crise financière. Concrètement, ce chiffre représente 2,7% des actifs. Si l’on inclut les ruptures conventionnelles, qui sont statistiquement pour les ¾ d’entre elles des substitutions à des démissions, le chiffre monte à 3,15%.

On le voit avec ces chiffres, cette cascade de démissions dépasse le cadre des métiers ou des secteurs en tension. Néanmoins, il existe ici une différence fondamentale entre la Grande Démission en France et celle existant dans le monde anglo-saxon. En France, les tensions préexistantes en matière de recrutement favorisent le mouvement de Grande Démission. En effet, un démissionnaire a davantage de possibilités de retrouver un emploi dans notre contexte. Ainsi, dans l’Hexagone, toujours selon la Dares, 8 démissionnaires de CDI sur 10 retrouvent un emploi dans les 6 mois suivant. Aux Etats-Unis, a contrario, c’est bien cette vague de démissions qui a pour conséquence des tensions sur le marché du recrutement.

Le Quiet Quitting

Le quiet quitting, ou démission silencieuse dans la langue de Molière, est un phénomène beaucoup plus insidieux. Sans quitter son emploi, un quiet quitter ne va plus faire que les strictes tâches pour lesquelles il a été recruté, voire mettre son travail au second plan. En somme, c’est une forme de résistance passive à la Bartleby, transposée au XXIème siècle. I would prefer not to, je préférerai ne pas… Selon le cabinet de conseil Gallup, seuls 6% des collaborateurs sont pleinement dévoués à leurs tâches quotidiennes. Ce qui implique que 94% le sont moins, voire ne le sont pas. Pis, selon le même cabinet, 25% d’entre eux sont totalement désinvestis dans leur travail.

Comme la Grande Démission, c’est une tendance née aux Etats-Unis, après la pandémie. Le quiet quitting s’est notamment propagé à travers des vidéos sur le réseau social TikTok. Certaines ont même dépassé 3 millions de vues.

Ce phénomène est très largement lié à la recherche d’une bonne santé mentale et d’un bon équilibre pour se prémunir des burn-out. On retrouve cet argument notamment chez les jeunes. Selon une étude réalisée par Malakoff Humanis en juillet 2022, 23% des jeunes actifs de moins de 30 ans déplorent une mauvaise santé mentale. C’est une proportion presqu’une fois et demie supérieure à l’ensemble des actifs.

L’IFOP a dressé le tableau pour Les Makers de ce désenchantement. Ainsi, le quiet quitting concernerait 37% des Français en activité. 45% des actifs ne conserverait aujourd’hui leur emploi que pour l’argent. Une hausse de 12 points en 30 ans. Dans la même veine, les personnes considérant le travail comme un moyen de s’épanouir sont devenues minoritaires, au profit de de celles considérant leur emploi comme une « contrainte nécessaire » pour subvenir à leurs besoins.

La formation comme solution pour lutter contre ces phénomènes

Tous ces changements qui viennent bouleverser le monde du travail peuvent être endigués par un atout clé du monde des RH : la formation et le développement des compétences. D’autant qu’en France, il n’y a jamais autant eu d’opportunités de mettre en place une stratégie qui vous ressemble. Jamais autant de possibilités n’ont été adaptables à vos enjeux et vos contraintes. Nous vous les exposions d’ailleurs dans notre webinaire sur la rentrée de la formation 2022.

Fidéliser ses collaborateurs

Nous vous en parlions dans notre précédent article sur les bénéfices pour les entreprises de déployer une solution de formation en langue. Proposer des formations à vos collaborateurs leur permet de mieux s’enraciner dans leur entreprise. Ils pourront davantage se projeter au sein de l’organisation s’ils ont l’impression de grandir avec elles.

Fortifier ses ressources internes

Côté entreprise, outre un accroissement de la fidélité des collaborateurs, adopter une réelle stratégie de formation permet également de renforcer l’efficacité de sa réserve de talents. Ainsi, une stratégie de formation efficace des collaborateurs leur permet de facilement monter en compétences. L’entreprise n’a alors plus le besoin impérieux de chercher des ressources en externe, dans le contexte actuel de marché du travail sous haute tension. Comme l’a affirmé l’analyste Josh Bershin, « il est maintenant clair que le fait de proposer des opportunités internes constitue l’une des pratiques de gestion les plus puissantes dans les entreprises. Non seulement cette approche engage les individus et les aide à se développer. Mais elle aide l’entreprise à identifier les compétences en interne, ce qui permet de réduire le besoin de rechercher constamment des talents externes ».

Donner à chacun sa vraie place

Nous l’avons vu en début d’article, l’une des causes d’un désintérêt croissant de certains collaborateurs vis-à-vis de leur entreprise, de leur travail, vient du fait qu’ils peinent à trouver leur véritable place au sein des équipes. Il devient donc impératif de s’assurer que chacun trouve sa vraie place dans l’entreprise. C’est d’ailleurs l’un des dix commandements RH que nous vous avions listés. La formation, par l’ouverture d’esprit qu’elle propose, et par la mobilité interne qu’elle induit, en proposant à chacun d’acquérir de nouvelles compétences, participe pleinement à cette démarche.

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