Le dataïsme, nouvelle religion des Responsables L&D ?

Tout le monde parle de la data comme le nouvel or noir du numérique : un salon professionnel lui a même été dédié à Paris pour transformer le plomb en or ! Qu’est-ce que la data va changer dans le monde de la formation ? Le dataïsme est-il devenu le nouveau veau d’or de la formation ?

Le terme de « dataïsme » a été utilisé pour la première fois en février 2013 dans le New York Times. C’est un terme récent, mais qui s’est imposé rapidement. Pourquoi ? Parce qu’il est de son temps, et formalise un problème nouveau : le numérique permet de produire un nombre impressionnant de données. En 2018, on estime que chaque jour sont produits 2,5 quintillions d’octets.

Un quintillion représente 1 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 d’octets. Si on n’y prend pas garde, on risque de perdre pied.

L’infobésité nous guette en formation comme dans le reste de la société. Qu’est-ce que cela change dans la fonction ?

Dans un premier temps, en multipliant les données, le savoir doit se confronter beaucoup plus souvent à sa validation, l’information doit veiller à son actualité. D’ores et déjà les structures de formation ont développé des métiers de veilles, de curation pour anticiper les évolutions sur ses contenus et ses contenants. La formation en entreprise devient agile pour lutter contre le taux d’obsolescence des informations. Reste à savoir jusqu’où l’agilité doit aller surtout quand on observe la disruption programmée de la fonction.

La data révolutionne l’offre de formation, mais ce n’est pas là l’essentiel du changement. C’est la demande qui se révolutionne. La data réinvente l’apprenant. Le profilage de l’apprenant est à ce jour assez grossier… avec la multiplication des données, le fameux Big data, nous allons apprendre ce qu’est un apprenant, quelles sont ses attentes, ses modes opératoires, ses leviers de motivation… Tout cela avec un niveau de précision jamais atteint et il deviendra possible de le faire en temps réel pour chaque apprenant. Cette opportunité technique va nécessiter des ajustements organisationnels. Le responsable de formation va devenir un responsable des apprenants, dont la première fonction est d’assurer la gouvernance des données, il sera donc Chief Data Officer… et c’est toute une myriade de métiers qui apparaissent comme les Data Scientists,  les Data Analysts, les Data Designers ou les Data Protection Officers.

Le dataïsme en formation, qu’est-ce que cela change précisément ?

La formation devient relationnelle : il ne s’agit plus d’apprendre à un moment donné, mais de se former dans le temps, en tenant compte de l’historique de l’apprenant. La formation ne consiste plus à transmettre du contenu, mais à construire une relation de confiance pour permettre à l’apprenant d’accepter de recevoir des propositions formatives plus fines compte tenu des spécificités de ses données personnelles et professionnelles.

Grâce à la data, la formation peut devenir émotionnelle et réaliser des promesses que l’apprenant lui-même n’attendait pas. La surprise entretient la fidélité dans la relation, c’est tout le potentiel des algorithmes de prédictibilité. C’est Minority report appliqué aux nouvelles formes d’apprentissage…

Alors, le dataïsme, nouveau veau d’or de la formation ?

Pas forcément la donnée pose aujourd’hui autant de questions qu’elle n’apporte de potentialités : Qui possédera la donnée ? Qui analysera la donnée ? Quelle sera la place des machines ? Que faire des robots sans supervision humaine ?

Le dataïsme n’est pas une réponse mais une question pour réinventer la socialisation de la data et en faire un progrès social partagé.

Comment bien utiliser les données pour créer des expériences de formation engageantes ? Pour approfondir le sujet, nous vous proposons de télécharger notre livre blanc : « Big Data : Quels usages pour la formation ? »

Télécharger le livre blanc

Téléchargez plus de contenu gratuit Speexx :

Infographies, livres blancs et ebooks sur des sujets liés aux RH et conseils linguistiques de nos formateurs.

Cliquez ici